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Page:Mirecourt - Thiers, 1854.djvu/74

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Le pouvoir s’attachait la bourgeoisie par les moyens que vous savez. Or Guizot s’appliquait à rendre la corruption honnête et Thiers s’appliquait à la rendre aimable[1]. L’un développait les

  1. Nous citerons, à ce propos, une appréciation très-remarquable de M. Hippolyte Castille :

    « M. Thiers aime les arts, le luxe et les plaisirs ; voilà ses trois vertus théologales. Avec cela on trouve partout des frères, des complices. Il n’y a point de franc-maçonnerie plus puissante que celle du plaisir, du luxe et des arts. Échangez des gravures, des tableaux, des bronzes, ou voyez lever l’aurore avec l’alouette matinale de Roméo à la fin d’une débauche, le serment des Horaces n’est rien à côté du serment tacite que vos cœurs se sont prêté. C’est ainsi qu’entre tous les libertins, tous les artistes de Paris, de la France même, et M. Thiers, il existe un pacte secret, mystérieux, indéfinissable, mais profond, mais irrévocable. Ils diront du mal de lui, ils le mépriseront, ils s’écrieront qu’il est impossible de prendre au sérieux ce Danton-puce ; ils lui infligeront une qualification terrible et cynique, ils le traiteront de farceur. Mais au fond de l’âme, une voix secrète s’élèvera, un rire intérieur dilatera doucement la fibre cachée, l’esprit de