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Page:Missions étrangères de Paris - Le catholicisme en Corée, son origine et ses progrès, 1924.pdf/105

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relatif et sans être inquiétés personnellement. Avec l’entrée définitive des Japonais, entrée consacrée par le traité de Portsmouth, c’était un changement radical dans la situation politique de la péninsule. Ceci ne fut pas sans créer durant plusieurs années des troubles assez graves en plusieurs provinces, un certain malaise partout. Chacun, selon ses préférences, ou ses espérances, se crut mission de conduire le pays. Quantité d’associations diverses surgirent de tous côtés. Les membres des unes, sous le titre de conservateurs, soldats de la justice, etc. étaient pour le maintien de l’ancien état de choses ; d’où lutte ouverte contre les Japonais durant plusieurs années. Les membres des autres sociétés, sous le titre de progressistes, néo-Bouddhistes, Éducationistes, Doctrinaires du Ciel luttaient au contraire pour amener le pays à des réformes radicales soit dans l’administration, soit dans les méthodes d’éducation, ou imposer leurs rêveries comme religion nationale, seule capable de sauver le pays. À noter aussi durant cette période l’acharnement de la propagande protestante, avec des ressources illimitées et l’emploi de tous les moyens possibles pour la faire réussir. Tantôt les pasteurs anglais ou américains vantaient les bonnes relations de leur pays avec le Japon, ce qui leur permettait de faire espérer à leurs adeptes la bienveillance du Protectorat. Tantôt, au contraire, ils continuaient à se servir d’un leit-motiv déjà employé avant la guerre et qu’ils employèrent longtemps encore dans la suite : « Faites vous protestants, si vous ne voulez pas devenir Japonais. Vous trouverez l’Amérique derrière vous ». Tantôt, là surtout où il y avait des catholiques, ils lançaient contre l’Église des accusations cent fois réfutées ailleurs. N’allaient-ils pas jusqu’à faire croire qu’en Amérique la religion catholique est chose inconnue et qu’il n’y a que des protestants, que d’ailleurs le catholicisme a fait son temps et qu’il a cessé partout d’avoir quelque valeur.


FONDATION À SÉOUL D’UN MONASTÈRE BÉNÉDICTIN. (1909) — Ce serait le lieu ici de parler de la fondation à Séoul du Monastère St. Benoît par les Moines Bénédictins de Ste. Odile de Bavière, puisque c’est durant cette période que ces missionnaires sont arrivés en Corée, mais dans le but de mieux