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l’Archiconfrérie du S. Cœur Immaculé de Marie, sous le patronage de laquelle la Corée avait déjà été placée par le Saint Siège. Une fois cimentée cette nouvelle alliance avec Marie, l’évêque et le Père Daveluy avaient repris la visite des chrétientés, pour l’administration annuelle des sacrements. Tous deux avaient une santé médiocre, et l’on se demande comment ils purent réussir à faire face à tant de labeur. L’arrivée du P. Tchoi avait été pour eux d’un grand secours, d’autant que le nouveau prêtre était arrivé, au moment où tous deux à la fois étaient tombés gravement malades.

Le missionnaire avait pu se remettre sur pied, mais il n’en était pas de même de Mgr. Ferréol, qui moins que personne ne savait s’épargner, et dont la santé désormais ne fit chaque jour que décliner. D’autre part le nombre des chrétiens ne faisait qu’augmenter et atteignait 13 000. Aussi combien l’arrivée du P. Maistre avait été désirée. Hélas ! quand le missionnaire tant attendu arriva, la joie de sa rencontre fut bien diminuée : l’évêque était irrémédiablement condamné par la maladie, et ne pouvait plus sortir de sa chambre. En vain le P. Daveluy et le P. Maistre firent une neuvaine à la Vierge Immaculée. La divine Providence en avait décidé autrement, et le 3 Février 1853, le vénéré malade rendit son âme au bon Dieu. Il avait seulement 45 ans. La même année, un nouveau deuil vint attrister la Mission pourtant si éprouvée. Ce fut le P. Jansou, qui, à peine débarqué, tomba malade et mourut le 18 Juin.


Mgr. BERNEUX, 4ème VICAIRE APOSTOLIQUE. (1855) — Il était temps que de nouveaux missionnaires arrivassent pour aider ces trois prêtres qui succombaient sous le poids du travail. En 1855, la Corée apprit qu’elle avait un nouveau pasteur. C’était Mgr. Berneux. Parti de France en 1840, il avait abordé l’année suivante au Tonkin où sévissait une cruelle persécution. Trois mois à peine après son arrivée, il est pris, conduit à Hué, et condamné à mort avec quatre autres missionnaires. Délivré heureusement par l’intervention du Commandant Favin-Lévêque, mais ne pouvant plus séjourner en Annam, il avait opté pour la Mandchourie où il était parvenu en 1844. Il y travaillait depuis