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Page:Missions étrangères de Paris - Le catholicisme en Corée, son origine et ses progrès, 1924.pdf/94

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grandir et s’embellir. Malheureusement à côté de la vérité, l’erreur peut s’introduire désormais, et c’est le nouvel obstacle que vont rencontrer les missionnaires, en attendant que les Japonais viennent par leur civilisation matérialiste en créer encore un nouveau.


Mgr. MUTEL, 8ème VICAIRE APOSTOLIQUE DE CORÉE. — Le successeur de Mgr. Blanc fut le P. Mutel qui, dès l’année 1885, avait été rappelé à Paris comme Délégué des Missions du Japon, de Corée et de Mandchourie ; il fut sacré par le Cardinal Richard, de sainte mémoire, dans l’église du Séminaire des Missions Étrangères de Paris, le 21 Septembre 1890, jour anniversaire de la mort glorieuse de Mgr. Imbert et des Pères Maubant et Chastan. Mgr. Blanc avait pris pour devise : « Albæ ad messem. » Le nouveau Pontife reçoit du vénérable Père Delpech une devise qui devait être comme la prophétie du long pontificat qui, grâce à Dieu, dure encore : « Florete, flores Martyrum, » lit-on sur son blason. En vérité, elles ont fleuri, ces fleurs ! Les pages suivantes vont le redire en partie du moins, car il serait trop long de raconter dans cette simple brochure tout ce que furent les années qui vont suivre.

Séditions de 1891. Guerre SINO-JAPONAISE de 1894.

Mgr. Mutel arrive en Corée dans les premiers jours de l’année 1891. À cette époque la péninsule est troublée par des séditions. Une secte, fondée une trentaine d’années auparavant sous le nom de Tonghak ou religion de l’Est, ne rêvait pour le moment qu’une chose ; chasser les étrangers du pays. De là, en 1891 et années suivantes, des troubles dans les diverses provinces. Les Chinois et les Japonais voulurent se mêler des affaires coréennes et bientôt la guerre éclata entre le Japon et la Chine.

Les chrétiens par milliers eurent beaucoup à souffrir en divers lieux, et durent chercher leur salut dans la fuite. La situation des missionnaires du Sud-Ouest surtout devint bientôt intolérable. Le 24 Juillet, Mgr. Mutel reçut d’eux la dépêche suivante : « Missionnaires et chrétiens nous allons tous mourir. »