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Page:Moke - Le Gueux de Mer ou La Belgique sous le Duc d'Albe, sd.djvu/115

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LE GUEUX DE MER

découvrais de plus en plus la bassesse et l’infamie de ceux qui vous condamnaient ; chaque jour mes yeux s’ouvraient à la lumière et mon cœur au repentir. Quelque chose me disait que vous étiez innocent : et, maintenant que je puis comparer votre conduite à celle des oppresseurs de nos concitoyens, maintenant, loin de blâmer le parti que vous avez pris, j’admire le noble dévouement qui vous a fait tout sacrifier à la cause commune. Oui, Louis, le plus beau de vos titres à mes yeux, c’est celui de gueux de mer.

Après cet aveu, continua Marguerite, ce n’est plus que dans le palais des Gruthuysen, et sous les yeux de votre aïeul que je puis vous revoir : hâtez-vous donc de retourner à Bruges, la compagne de votre enfance vous y suivra bientôt.

Après avoir prononcé ces mots d’une voix altérée par l’émotion qu’elle ressentait, elle se leva pour retourner auprès de sa tante. Louis de Winchestre saisit encore une fois sa main, la porta à ses lèvres, et, s’arrachant avec effort d’auprès sa bien-aimée, il s’éloigna d’un pas rapide.