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Page:Moke - Le Gueux de Mer ou La Belgique sous le Duc d'Albe, sd.djvu/121

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cent autres reines[1]. Plus loin Édouard d’Angleterre, victime de la perfidie et de la rébellion, trouvait un asile et des secours dans le château d’un Gruthuysen. Un autre héros de la même famille apaisait seul la fureur des Gantois soulevés contre Charles le Téméraire. L’artiste avait choisi le moment où la multitude irritée dirigeait contre lui la pointe des lances et le bout des arquebuses. Il n’en était point ébranlé, et conservait son courage tranquille au milieu des accès de fureur de son prince et des lamentations des courtisans.

Entouré de ces grandes images de ses ancêtres, le vieux seigneur assis dans son fauteuil et environné des officiers de sa maison, s’offrit aux regards de Dirk Dirkensen comme un être d’une nature supérieure au reste des hommes. Il portait le costume sévère des magistrats de Bruges, et devant lui, sur une petite table, étaient la sainte Écriture et le recueil des lois de la ville. Ses traits pleins de noblesse annonçaient un caractère ferme mais bienveillant. Son regard était doux, et sur son front chauve se peignait la majesté de la vieillesse et de la vertu.

— Seigneur, lui dit le domestique en s’inclinant profondément, voici un brave homme qui vous apporte des nouvelles de Louis de Winchestre.

Les traits du vieillard s’animèrent et ses yeux devinrent brillants. — Des nouvelles de Louis

  1. On trouve à la fin du premier volume des mémoires de Duclerq, publiés par M. le baron de Reiffenberg, une notice sur ce célèbre tournoi, empruntée à M. Van Praet.