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Page:Moke - Le Gueux de Mer ou La Belgique sous le Duc d'Albe, sd.djvu/375

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Pendant l’année qui venait de s’écouler de grands événements avaient changé la face des affaires. Les Espagnols, après avoir égorgé les habitants de Naarden et de plusieurs autres petites villes, avaient mis le siège devant Harlem, et, malgré la résistance admirable des assiégés, ils les avaient enfin contraints à se rendre, grâce aux efforts des marins d’Amsterdam qui soutenaient le parti du Roi. Mais la crainte des vainqueurs avait réduit au désespoir les habitants des provinces voisines, et les fatigues avaient affaibli leur armée ; les patriotes recommençaient donc à prendre le dessus, et tout annonçait que ce serait pour longtemps.

Un gouvernement républicain avait été organisé, et la direction de la guerre confiée au prince d’Orange, qui semblait se multiplier pour veiller partout à la défense de la patrie. La marine espagnole avait été entièrement détruite par les Zélandais, dont les navires couvraient la mer ; Middelbourg, assiégé par les patriotes, était près de se rendre, et l’étoile du duc d’Albe pâlissait.

Au milieu des nombreux combats qui signalaient la valeur des rebelles, aucun guerrier du nom de Gruthuysen n’avait paru dans l’un ni dans l’autre parti ; mais un jeune volontaire, connu seulement sous le nom de Brugeois, avait fait des prodiges. Commandant un flibot équipé à ses frais, il était redouté surtout des marins d’Amsterdam, sur lesquels il avait fait plus d’une prise, et, lorsque les habitants d’Harlem eurent inondé leurs : champs