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Page:Moke - Le Gueux de Mer ou La Belgique sous le Duc d'Albe, sd.djvu/53

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CHAPITRE V


Pendant que la flotte espagnole s’avançait à pleines voiles une petite chaloupe côtoyait le rivage de la mer. Elle était montée par deux hommes, vêtus en pêcheurs et munis de larges filets. L’un des deux était debout à l’arrière du canot ; l’autre, assis à l’avant, faisait mouvoir deux rames longues et pesantes.

Ces deux marins n’avaient point cet air d’insouciance et de grossièreté ordinaire aux gens de leur profession. Ils observaient attentivement les sinuosités du rivage, ils sondaient la profondeur des eaux, surtout ils épiaient tous les mouvements de la flotte. Celui qui ramait paraissait presque sexagénaire ; mais quoique son front fût ridé et que ses cheveux gris s’échappassent de dessous son bonnet de cuir, il était encore robuste et dispos. Ses mains larges et