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Page:Monneron - Poésies, 1852.djvu/137

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Il aime les enfants ! Le royaume des cieux
N’est-il pas, dit Jésus, à ceux qui sont comme eux ?
Ah oui ! soyons enfants pour devenir des anges,
Et le Dieu de Sion recevra nos louanges.
Amour, c’est le secret du Dieu juste, éternel.
Tout se laisse expliquer par ce mot solennel.


VII

Ne crains plus d’exister ! L’avenir, c’est l’enfance !
Le plus vieux souvenir, la plus jeune espérance,
Sont deux frères jumeaux, aux pas silencieux,
Qui se mirent dans l’ame en marchant dans les cieux.
Aussi l’homme souvent, sur les bords de sa route,
Pose un doigt sur sa lèvre ; en secret, il écoute
S’il n’entend point descendre une réalité ;
Mais tout n’est qu’un soupir du vent d’éternité.
Marchons fermes pourtant ; gravissons la colline ;
Là, s’ouvre un horizon où la croix s’illumine ;
Là, sur les flots pressés d’un rivage éternel,
Dans les gouffres de l’être idéal et réel,
Dans l’abîme azuré de la pure lumière,
Où ne descend jamais aucun bruit de la terre,
Sous les plus frais cristaux de l’éternel matin,
Dieu nous consolera des longueurs du chemin.
Courons ; sous nos manteaux fuyons les vents d’orages,