Aller au contenu

Page:Monneron - Poésies, 1852.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

II

FRAGMENT À Mme ***.

L’envoi des vers suivants était accompagné de ces mots : « Puisque vous voulez des vers qui, détachés du reste, ne signifient absolument rien, je vous envoie ceux-ci ; agréez, Madame, cet envoi comme la preuve irrécusable de mon obéissance et de ma parfaite abnégation. »

Il se terminait ainsi : « Vous voyez bien que vous n’en savez pas plus après qu’avant. »


» N’est-il plus sur la terre, où l’âme est asservie,
D’exil à notre foi, de refuge à la vie ?
Plus de secrets berceaux où l’on renaisse encor,
Sous les doigts de son ange, à son bel âge d’or ?
Plus d’ombre où la jeune âme indolente et divine,
Dans un doux souvenir rêvant son origine,
Et de l’intime lyre écoutant un accord,
De la terre à son Dieu remonte sans effort ?