Aller au contenu

Page:Monneron - Poésies, 1852.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ses cheveux sur sa nuque en anneaux sont roulés,
Tandis que sa main gauche, appuyée à sa hanche,
Dissimule du sang sur sa tunique blanche.
Ses doigts sur son épaule ont aussi déroulé
Un ténébreux manteau par la neige étoilé,
Symbole des frimas et de la nuit austère
Dont s’enveloppe aux cieux la cime de la terre.
Mais près d’un clair foyer ce manteau long et noir
Imitait les lueurs des montagnes du soir,
Lorsque l’Alpe, endormant son riant élysée,
Couvre sa tête en fleurs d’un voile de rosée.




V

Le prestige.



Des plis de ce manteau, débarrassant son bras,
« Barde, dit le Chasseur, ne me connais-tu pas ?
Je fus le gardien de ton adolescence,
Et l’ange inspirateur dont tu pleures l’absence ;
Dans des songes d’amour souvent je te berçai,
Quand, de mon aile d’or doucement caressé,