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Page:Monod - Jules Michelet, 1875.djvu/68

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Deux choses avaient rendu à Michelet la paix de l’âme et l’espoir dans l’avenir : le bonheur domestique et la communion avec la nature. De même qu’il avait révélé quelle puissance de relèvement et de régénération la nature porte en elle, il vit et montra dans la rénovation des mœurs, dans l’épuration de l’amour et de la famille le moyen assuré de fortifier les caractères et d’affranchir les âmes. Sur les ailes de l’Oiseau il avait échappé aux accablantes fatalités de l’histoire ; l’Insecte lui avait enseigné la puissance du lent et persévérant labeur ; la Mer lui avait promis de retremper dans l’amertume salutaire de ses eaux les membres fatigués d’une génération vieillie avant l’âge ; il avait trouvé dans les salubres émanations de la Montagne le cordial capable de relever les courages abattus. Mais ce n’est pas assez de ces influences extérieures ; il faut au plus intime de nous-mêmes un foyer de tendresse, de chaleur, de jeunesse. Ce foyer, c’est l’amour seul qui le crée ; l’amour tel que le font le mariage et la famille, avec tous leurs devoirs comme avec toutes leurs joies. Dans