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Page:Monod - Jules Michelet, 1875.djvu/77

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l’intelligence de la nature. De même qu’en 1846, confiant dans la sympathie et l’enthousiasme excités par son enseignement du collège de France, il avait annoncé une transformation sociale par l’union de toutes les classes et par la réforme de l’éducation ; en 1869 il exprima dans Nos Fils, avec une foi plus grande encore, les mêmes espérances et les mêmes prédictions d’avenir. Non-seulement la France se relevait de son abaissement, mais un esprit de paix, de fraternité semblait naître entre les peuples séparés par des haines héréditaires. En 1867, Paris avait offert à toutes les nations réunies dans une rivalité pacifique sa fastueuse hospitalité ; en 1867 et 1869, des craintes de guerre bientôt dissipées avaient provoqué en France et en Allemagne, surtout parmi les classes ouvrières, d’unanimes manifestations en faveur de la paix. Il n’était plus question que de progrès sociaux, de réformes libérales. L esprit de 1789, l’esprit de 1848 se réveillait ; sans crédulité ni chimères, fondant la fraternité des nations sur l’affermissement de la patrie, et l’union des classes sur l’unité de