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Page:Monod - Jules Michelet, 1875.djvu/92

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démocratie seule lui paraissait pouvoir donner la liberté sans laquelle l’individu et ses forces intellectuelles ne peuvent se développer, et pouvoir seule pratiquer la fraternité qui d’un même cœur embrasse tous les hommes et les fait entrer dans la « cité du droit ». Ceux qu’il aimait surtout, c’étaient les plus malheureux, les plus simples, les plus déshérités. Et ce n’était pas en paroles seulement qu’il les aimait. Ce qu’il prêchait dans ses livres, il le mettait en pratique dans sa vie. De même que ses admirations littéraires s’adressaient, non aux écrivains les plus brillants, mais aux natures les plus aimantes, à Ballanche ou à Mme Desbordes-Valmore[1], son amitié tenait moins de

    vient de la rupture de toutes ses traditions historiques ? N’a-t-il pas éprouvé un vague regret, regret d’historien et d’ami de la vieille France, en pensant qu’Henri V eût pu peut-être renouer ces traditions, s’il avait été capable de comprendre les aspirations légitimes et les besoins du monde moderne ?

  1. Sa plus vive admiration était Virgile. « Je suis né, disait-il, de Virgile et Vico. » Il méditait un commentaire sur Virgile. Il fit en 1841 un voyage en Lombardie pour voir les lieux où Virgile a vécu et qu’il a chantés. Nous trouvons dans le Peuple un témoignage