amené à mentionner quelques épisodes, ne fut qu’une colère perpétuelle. Empiétant sur les événements, je le vois, à plus de soixante-dix ans, auteur tragique et auteur sifflé, s’élancer hors des coulisses sur la scène de l’Odéon, en présence du public, et arracher son manuscrit des mains du souffleur[1]. Si le vieillard était aussi bouillant, qu’avait dû être le jeune homme ?
En ce qui concerne Mme Fréron, son propre témoignage me semble plus sérieux que celui de son frère ; or, dans tous ses actes et dans tous ses écrits, elle n’a jamais cessé de protester de son attachement à son mari. Ce voyage dans le panier du coche, après les lettres que je viens de citer, n’est que pure imagination. Le reste, que voulez-vous que je vous en dise ? Voltaire lui-même le traite d’extraordinaire[2], ce qui ne l’empêche pas de s’en emparer avidement. « Si vous avez quelqu’un à pendre, écrit-il à d’Argental, je vous donne