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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/112

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IX


DERNIÈRES ANNEES DE FRÉRON.

Les dernières périodes de l’Année littéraire furent marquées par un redoublement d’entraves. On alla jusqu’à corrompre le messager qui portait les articles de Fréron au censeur ; ce messager gardait les articles dans sa poche et revenait tranquillement dire que l’approbation était refusée. Ce manège dura près de quatre ans. Vous en voyez les conséquences : des pages entières à refaire, des numéros en retard, quelquefois d’un intérêt médiocre, et le public qui se lasse, qui se retire. Fréron connut les mauvais jours. Son journal ne lui rapporta plus que six à sept mille livres, et il était imposé de quatre mille livres de pensions. Sa prodigalité et son incurie accélérèrent sa chute ; vinrent les créanciers, les poursuites, les meubles jetés à la rue.