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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/120

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s’est offert, dans la malheureuse situation où je me trouvais, pour me faire une ligne du journal ; et les personnes que j’ai été obligé de prendre m’ont fait payer leur travail bien cher[1]. »

Cependant la voix de Linguet n’avait point été écoutée, et les journalistes s’étaient emparés de la vie et des œuvres de Fréron, pour les commenter à leur aise. Stanislas ne fut occupé dans les premiers temps qu’à défendre la mémoire paternelle ; ainsi se fit son apprentissage d’écrivain. Il eut d’abord un moyen victorieux : il puisa dans la correspondance que lui avait léguée son père, et retourna contre ses ennemis plusieurs de leurs propres armes. « Je préviens une bonne fois pour toutes, dit-il, que mon père n’a presque pas brûlé une seule des lettres qu’il recevait, que j’en suis dépositaire, et que je pourrais couvrir de confusion ceux qui ont le plus dénigré sa mémoire. Il me disait tous les jours : « Mon fils ! quand je ne serai plus, vous ap-

  1. Catalogue des lettres autographes de M. de Lajarriette.