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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/126

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lution, l’Année littéraire fut suspendue, et le lieutenant de police fit mander Stanislas pour le tancer. La Harpe a raconté cette entrevue à sa manière dans sa Correspondance littéraire :

« On vient, dit-il, de faire une justice publique de la basse et scandaleuse méchanceté. Le lieutenant de police, à propos de quelqu’une des grossières insolences de l’Année littéraire, a fait venir le petit Fréron à son audience, lui a fait ôter son épée publiquement, en vertu des ordonnances de police qui défendent de la porter, à moins qu’on n’en ait le droit par sa naissance ou par son état, et l’a traité devant tout le monde comme le dernier des misérables. « Vous êtes, lui a-t-il dit en propres termes, vous et vos coopérateurs, de la vile canaille, que je ferai punir ! » On lui a ôté le privilège de son journal, qu’on a laissé par commisération à sa mère. Le journal continuera d’être rédigé par quelques pédants mercenaires ; mais ce malheureux libelle, depuis longtemps, traîne dans la poussière des collèges et des cafés. »