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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/27

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Et si l’on demande pourquoi ce flot d’insultes, je répondrai : pour cinq ou six articles du journaliste, pleins de justes remarques, d’honnêtes conseils, et d’une raillerie toujours tempérée par la convenance. Un exemple va le prouver.

Une mauvaise comédie imprimée, portant le nom de M. de Voltaire, la Femme qui a raison, était parvenue sous les yeux de Fréron, qui en parla avec une sévérité parfaitement justifiée. Voltaire écrivit au Journal encyclopédique, non pour repousser la paternité de sa pièce, mais pour en désavouer l’édition, selon lui défigurée et publiée sans sa permission. Il se défend le plus qu’il peut du reproche de grossièreté et d’indécence[1]. Cette lettre, qui a dû

  1. Plus tard, nous voyons Voltaire convenir, avec une étrange aisance, de la licence de cette comédie. Il adresse, le 16 septembre 1765, ses remerciements au maréchal de Richelieu, qui venait de faire jouer Le Duc de Foix à Bordeaux : « …Je ne désespère pas, tandis que vous êtes en train, que vous ne ressuscitiez aussi la Femme qui a raison. On prétend qu’il y a quelques ordures, mais les dévotes ne les haïssent pas. »