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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/49

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wasp. — Tout ce qu’on dit est toujours faux. Quelle mouche vous pique, monsieur Fabrice ?

fabrice. — Vous venez écrire ici vos feuilles : mon café passera pour une boutique de poison. (Applaudissements.)

freeport. — Ceci mérite qu’on y pense, voyez-vous.

fabrice. — On prétend que vous dites du mal de tout le monde.

freeport. — De tout le monde, entendez-vous ? C’est trop.

fabrice. — On commence même à dire que vous êtes un délateur, un fripon ; mais je ne veux pas le croire.

freeport. — Un fripon, entendez-vous ? Cela passe la raillerie.

wasp. — Je suis un compilateur illustre, un homme de goût.

fabrice. — De goût ou de dégoût, vous me faites tort, vous dis-je. (Battements de mains redoublés ; trépignements.)

wasp. — Au contraire, c’est moi qui achalandé votre café ; c’est moi qui l’ai mis à la mode ; c’est ma réputation qui vous attire du monde.

fabrice. — Plaisante réputation ! celle d’un espion, d’un malhonnête homme… (Acclamations.)