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Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu/78

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mais, dans l’arrangement avec le sourcil, j’y lis l’expression légèrement voilée d’une tristesse, quelque chose d’inquiet et que je comprends bien. Fréron est d’ailleurs coiffé avec soin, à trois rouleaux poudrés, la bourse s’étalant sur des épaules larges.

Au bas d’un de ses portraits, on lit le quatrain suivant :


Sa pDu mauvais goût censeur inexorable,
Sa pDe l’ignorance il dédaigne les cris ;
Sa plume aux écrivains l’a rendu redoutable,
Sa pEt son cœur cher à ses amis.


Les amis de Fréron ? Oui, certes, il en avait. Un des plus dévoués était ce jeune et intéressant Gilbert, qui lui avait dédié sa belle Satire du Dix-huitième siècle et qui faisait cause commune avec lui contre les encyclopédistes. Les autres… il suffira de dire que Fréron tenait table ouverte comme un fermier général, et que ses soupers étaient très-vantés. Une pointe de licence les animait, au dire des chroniqueurs. « C’étaient une profusion, un désordre, un gaspillage incroyables ; il est vrai que rien