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Page:Monselet - Les Oubliés et les Dédaignés, 1876.djvu/131

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OLYMPE DE GOUGES


I

Encore une célébrité perdue de ce dix-neuvième siècle qui regorgea de tant de célébrités de vingt-quatre heures ! Mais celle-ci du moins ne ressemble pas à toutes les autres, elle a sa physionomie et son esprit à part. Sa vie, une des plus haletantes et des plus dramatiques, étonne, et fait qu’on se demande comment tant de silence a remplacé tant de bruit.

Les belles filles du midi de la France, ces rayonnantes créatures qui sentent bouillonner un sang grec dans leurs veines, ont, de plus que les Parisiennes, une audace d’imagination et une âpreté de caractère qui leur font aborder toutes les passions humaines sans en être effrayées.

Celle qui nous occupe, cette romanesque Olympe dont les traits brillants ont été trop peu reproduits, appartenait à cette contrée féconde où le vin coule noir comme de l’encre. Elle naquit à Montauban vers le milieu du dix-huitième siècle, et son berceau de-