circonstance, il se mit au pas des événements, et mérita d’être surnommé le poëte comique de la Révolution.
III
Nous voici arrivé au plus grand succès du Cousin Jacques, à sa pièce de Nicodème dans la lune, qui fut un événement politique encore plus qu’un événement littéraire. Quatre cents représentations n’en épuisèrent pas la vogue : elle fit la réputation de plusieurs acteurs, entre autres de Juliet, admirable de masque et de jeu, et de Brunet, qui prit ensuite le rôle. Nicodème dans la Lune ou la Révolution pacifique, folie en trois actes et en prose, fut jouée sur le Théâtre-Français comique et lyrique, précédemment théâtre des Variétés-Amusantes, et précédemment encore Spectacle du sieur Lécluze.
Ce Lécluze, qui se faisait surnommer de Tilloy pour se donner un air de seigneurie, avait eu de la réputation à l’Opéra-Comique dans les rôles de charbonnier. Depuis, il s’était insinué dans les bonnes grâces de Stanislas, roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar, qui le nomma son chirurgien-dentiste le jour qu’il perdit sa dernière dent. Lécluze prit l’uniforme ad honores, et ne le quitta jamais. Il fit longtemps antichambre chez le lieutenant de police, et lui demanda la permission d’établir à Paris un spectacle à quatre sous. Le magistrat, intéressé dans la foire Saint-Laurent et désirant la faire revivre, accorda à Lécluze, — sur le refus des autres spectacles de s’y