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Page:Monselet - Les Oubliés et les Dédaignés, 1876.djvu/209

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LE COUSIN JACQUES.

Il avait annoncé des Mémoires[1] et un recueil de contes : de tout cela on n’eut aucune nouvelle.

En 1805 seulement, il fit imprimer, sous le titre de Soirées chantantes ou le Chansonnier bourgeois, le recueil de ses romances, rondes et chansons, avec des airs notés. Une grande naïveté, un vif sentiment de la mélodie sont les principaux caractères de sa musique. Rien de plus chantant que les couplets et les rondeaux qui terminent presque toutes ses pièces ; Méhul, Boïeldieu, Chérubini les ont souvent et hautement loués. Ce recueil fut son dernier adieu à la génération naissante.

Les biographes le font mourir le 19 décembre 1811, à Charenton. C’est pure invention de la part des biographes. Le Cousin Jacques est mort tout raisonnablement dans son domicile de la rue de Sèvres, no 2 ; il y est mort, non pas le 19, mais le

  1. « Mes Mémoires ne sauraient paraître à présent, malgré l’annonce qui a été faite dans quelques journaux. D’ailleurs, ils ne sont pas chez moi ; ils sont disséminés chez différentes personnes, parce que, s’il s’en perd un volume d’un côté, on ne perdra pas tout. Il y en a une partie en province et une partie à Paris ; et si je meurs avant que l’ouvrage puisse paraître, on trouvera chez ma veuve et mes deux orphelines, — Justine et Rose, — la note des personnes qui en sont dépositaires. Quant aux sommes qui m’ont été envoyées pour souscrire en tout ou en partie à ces Mémoires, j’avertis mes fidèles lecteurs, qui sont mes créanciers, que le prix des denrées et de toutes les marchandises augmentant d’heure en heure, ce qui valait, il y a quatre mois, 150 livres en assignats, ne vaudrait plus aujourd’hui, pour l’impression de ces Mémoires, que 30 ou 40 livres, mais que cependant ils sont inscrits en tête pour la livraison des premiers volumes, et que je supporterai seul toute perte. S’ils aiment mieux ravoir leurs assignats, je les leur remettrai franc de port. » Testament d’un Électeur, page 127.