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Page:Monselet - Les Oubliés et les Dédaignés, 1876.djvu/281

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LE CHEVALIER DE MOUHY


Le chevalier de Mouhy était, comme nous l’avons dit, un des amis du chevalier de La Morlière, avec qui il offre d’ailleurs plusieurs traits de ressemblance morale.

Le chevalier de Mouhy ouvre la série des romanciers bourbeux du dix-huitième siècle. Dans la somme énorme de ses ouvrages oubliés, on distingue un bon, un joyeux, un vivace roman, la Mouche ou les Aventures et Espiègleries facétieuses de Bigand. C’est assez pour que je m’empresse de jeter une corde de sauvetage à ce pauvre auteur si maltraité des biographes.

Publiée en 1736, la Mouche, d’un ton plus cru et d’un son plus turbulent que les odyssées espagnoles de Le Sage, fait pressentir les romans de Pigault-Lebrun ; — je parle du Pigault-Lebrun des bons jours, du Pigault-Lebrun des Barons de Felsheim et de Mon oncle Thomas, soldatesques orgies. Cela est si vrai que, pendant le Directoire, un libraire fit réimprimer la Mouche et l’opposa avec succès aux pro-