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Page:Monselet - Les Oubliés et les Dédaignés, 1876.djvu/364

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OUBLIÉS ET DÉDAIGNÉS.

Avant de fermer Rosalina, je veux citer une phrase qui touche aux derniers confins du grotesque : « La lune était dans son plein et mon cœur dans son vide. »

Les autres romans de la Morency sont d’une valeur moindre comme originalité ; les titres en font connaître le genre. Ce sont : Orphana ou la Fille du hameau, Lise ou les Ermites du Mont-Blanc, Euphémie ou les Suites du siège de Lyon ; d’autres encore, composés à la même époque et presque coup sur coup.

Euphémie (an X) est moitié roman et moitié histoire, ou plutôt est tout ce qu’on voudra, si l’on s’en rapporte à l’auteur, qui s’exprime de la sorte dans la plus étrange des préfaces : « Cet ouvrage est historique, moral, philosophique, badin, profond et austère ; il contient la description de Turin, un abrégé des lois du Piémont, des renseignements sur son commerce, son industrie et la manière dont la police y est exercée. » — On aurait tort de se fier à l’authenticité de certains faits racontés par elle et relatifs aux massacres lyonnais.

Au bout de quelques années, la Morency, dont la plume commençait à sécher dans l’écritoire, parut vouloir revenir à sa première manière, à la manière d’Illyrine. Son dernier roman, mêlé d’une quantité prodigieuse de vers, Zéphyra et Fidgella ou les Débutantes dans le monde (1806), est d’une effervescence que rien n’égale et semble même indiquer un certain dérangement d’esprit.

D’ailleurs, à partir de ce moment et de ce livre, la Morency disparut complètement du monde littéraire.