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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/114

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LES RESSUSCITÉS

met en blanc et très-décemment… Elle n’a sur la tête d’autre ornement que ses cheveux châtains, quelquefois tressés, ou tombant en boucles ; d’autres fois relevés négligemment, et retenus par un peigne. Je l’ai vue presque tous les jours pendant plusieurs semaines, sans qu’elle ait jamais eu de parure de diamants.

» Au milieu du tourbillon de Paris, elle remplit tous les devoirs d’une épouse sage, quoique son mari soit d’âge à être son père. La calomnie même ne l’a jamais attaquée de ce côté. Elle n’a point d’enfants, mais elle soigne avec une tendresse vraiment maternelle ceux d’une de ses parentes, auxquels elle tient lieu de mère.

» Je n’oublierai jamais ce beau jour où je la trouvai seule avec une jeune fille sourde et muette qu’elle avait recueillie en allant se promener dans je ne sais quel village. Cette enfant avait été élevée à ses frais pendant quelque temps ; elle lui avait ensuite procuré une place à l’excellent institut des Sourds-Muets ; dans ce moment elle venait de la faire habiller à neuf, et se l’était fait amener pour la conduire elle-même à l’abbé Sicard. Elle