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LES RESSUSCITÉS

pendant que madame Récamier a été en Angleterre, son mari, qui était resté à Paris, disant un jour qu’il n’avait point de nouvelles de sa femme, une espèce de bel esprit lui demanda avec ironie s’il ne lisait pas la gazette ? Quand cela serait vrai, que peut-on en conclure ? Madame Récamier peut-elle empêcher que les journalistes anglais ne saisissent les plus petites circonstances pour remplir leurs feuilles ? Est-ce donc à elle seule que pareille chose est arrivée ? Lisez le Morning Chronicle, vous y trouverez souvent des descriptions de la sensation qu’aura faite à un gala la parure de telle ou telle dame.

» Les journalistes allemands ont encore reçu d’autres informations. Madame Récamier avait donné un jour un bal ; mais elle s’était couchée sur le minuit, et avait reçu dans sa chambre à coucher tous ceux qu’elle avait conviés à ce bal. Il y a quelque chose de vrai dans cette anecdote. La belle madame Récamier fut saisie à ce bal d’un mal subit et violent ; mais elle eut la bonté de ne pas vouloir troubler la joie commune ; elle se retira donc dans son appartement, et se coucha. Quelques amis particuliers vinrent savoir des nouvelles