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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/136

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LES RESSUSCITÉS

Aujourd’hui, le Val-Richer est inséparable du nom de M. Guizot, comme la Vallée-aux-Loups est inséparable du nom de Chateaubriand, comme Saint-Point est inséparable du nom de Lamartine[1].

La nébuleuse de M. Guizot commença à se former quelque temps après son entrée à l’Académie française. Sorti un instant des affaires publiques, il y rentra, pour y jouer jusqu’en 1848 un rôle continuel, difficile et diversement apprécié. J’ai dit comment il était arrivé au pouvoir, je ne dirai pas comment il en descendit. Ces faits sont trop connus.

La révolution de février ne le rendit pas sur--

  1. Je m’arrête et m’amuse souvent aux petits pamphlets. Il est rare qu’ils ne me fournissent pas quelque trait, quelque indication. Voici un portrait de M. Guizot, à la date de 1844, rencontré dans un livre parfaitement ignoré : Les Petits Mystères de l’Académie française, révélations d’un curieux, par Arthur de Drosnay (Paris, Saint-Jorre, libraire) :
    « C’est un homme déjà d’un certain âge, à la figure pleine de dignité, à la tournure la plus convenable. Ses cheveux gris donnent à sa physionomie un air digne et imposant. Sa mise, toujours soignée, n’a rien d’exagéré ; tout en lui enfin annonce impérieusement l’homme de bonne compagnie. C’est, du reste, le seul ministre convenable que nous ayons maintenant ; tous, sous ce rapport de l’extérieur, sont vraiment malheureusement doués, à commencer par MM. Cunin, Martin, Roussin, Cousin, Villemain, et toute la bande en in ! »
    Tout le monde connaît le beau portrait de M. Guizot par M. Paul Delaroche, popularisé par la gravure.