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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/175

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FRÉDÉRIC SOULIÉ

de Frédéric Soulié, dont il est réservé à l’avenir de faire le triage. Plusieurs ne sont que de chaleureuses improvisations. Nous nous contenterons d’en citer trois ou quatre, tels que le Maître d’école, brûlante esquisse révolutionnaire ; les Drames inconnus, qui contiennent une idée immense, et la Comtesse de Monrion, — bonne chose.

C’est plutôt par l’idée que par la forme, et c’est surtout par l’action, parle sentiment, par la véhémence en un mot, que la plupart des œuvres de Frédéric Soulié resteront vivantes dans l’histoire littéraire du xixe siècle. Nous le répétons, parce que là est le côté distinctif de son talent. Chez lui, la forme, à proprement parler, ne tient le plus souvent qu’une place secondaire. Il marche, non point pour faire admirer la grâce de sa tournure ou la richesse de son habit, mais pour arriver tout bonnement au but qu’il se propose. Ce n’est point un auteur petit-maître, chaussé d’escarpins à talons rouges, qui procède par entrechats et par cabrioles, faisant la roue et secouant la poudre de ses cheveux ; c’est un voyageur en souliers ferrés, avec un bâton ferré, emporté sur un chemin ferré. S’il ren-