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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/226

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LES RESSUSCITÉS

dine des ballades, tandis que Brisacier invoque sa puissance pour lui rendre celle qu’il aime, qui vient de disparaître encore comme l’idéal de sa vie.

Au moment où la sibylle semble s’attendrir, le vieillard paraît sous des habits d’une forme ancienne et semble en proie à la fureur de ce qu’un profane a pénétré dans le château. La sibylle le prend à part et lui explique ce qu’elle suppose, pendant que Chavagnac et Brisacier se communiquaient leurs impressions, qui chez l’un ont un caractère d’illusion combattue par le courage, tandis que chez l’autre la peur et la crédulité augmentent les éléments de conviction surnaturelle qui doivent frapper Brisacier.

Cependant le vieillard a déjà conçu une idée qui le frappe vivement ; la sibylle y ajoute ses propres observations, mais le doute fait encore que l’on hésite à prononcer sur le sort des deux militaires. Car les habitants du château ne sont autre chose que des protestants réfugiés et la sibylle prétendue est la margrave Sibylle, souveraine du pays de Bade qui, surprise dans Neubourg avec ses protégés, avait pris un déguisement