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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/228

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LES RESSUSCITÉS

Une jeune fille est à la droite du seigneur protestant, qui lui-même paraît plus jeune ; c’est toujours la Bohémienne, mais c’est en même temps la personne dont l’image est restée dans l’imagination du capitaine.

Pendant que ces personnages prennent part au banquet de famille, le son d’une trompette retentit au dehors. À ce moment, Chavagnac porte la main à son clairon et s’écrie comme pris d’un souvenir terrible : « Les huguenots à mort ! à mort ! » Un clairon vêtu comme lui entre dans la salle en répétant ces mots ; des soldats costumés en dragons de Louis XIV se précipitent sur les protestants, et les portes du pavillon se referment au moment du tumulte que doit amener cette situation.

Brisacier, cependant, a revu dans cet instant toute une scène dont le souvenir vague n’avait jamais été expliqué pour lui ; quant à Chavagnac, en proie à la plus profonde terreur, il demande pardon aux esprits vengeurs qu’il croit irrités contre lui, et raconte que c’est en effet lui-même qui a sonné l’attaque du château protestant. Seulement il a sauvé du milieu des morts et des blessés un jeune enfant qui n’est autre que Brisacier, et l’ayant