Aller au contenu

Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
242
LES RESSUSCITÉS

« En France, quel citoyen échelonnera humblement sa capacité à me cirer mes bottes de poëte crotté ? » Ainsi raisonne Trialph. En littérature, il paraît n’être d’aucune école, on ne trouve pas un seul nom contemporain sous sa plume.

«Ce que j’écrirai ici, je l’ignore. Je veux seulement esquisser quelques vérités sur le citoyen Cœur humain. » Le malheur est que les vérités de Trialph sont trop souvent saupoudrées d’immoralité. J’aurais voulu le connaître au temps où, selon son expression, il avait des illusions comme un eunuque de la graisse. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’un ricaneur, et de la pire espèce encore : un ricaneur qui veut être plaint ! Sa préface est une parodie sérieuse des préfaces les plus célèbres ; il penche la tête d’un air douloureux et se demande où va le monde, — à propos des amours de Nanine et d’Ernest, qu’il va raconter tout à l’heure.

Au milieu de ces digressions usées, de ces moqueries sans motif, de ces colères inutiles, de ces dédains littéraires, de ces saccades prévues, au milieu de toutes ces choses inachevées et recommencées dont se compose