Aller au contenu

Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
276
LES RESSUSCITÉS

et trempé dans presque toutes les folies du monde, c’est en grande partie à la puissance de cette impression qu’on doit attribuer son retour à l’autorité ecclésiastique. Il resta chez les Lazaristes jusqu’à sa première communion, époque à laquelle son père et sa mère vinrent habiter Paris. Là, on l’envoya au collège Louis-le-Grand, rue Saint-Jacques, où il se fit remarquer son aptitude pour les lettres. Nous tenons de ses condisciples de merveilleux récits sur sa facilité à composer, principalement des vers français. Ce n’est cependant pas comme poëte qu’il devait compter, mais enfin il est reconnu depuis longtemps que toutes les natures littéraires se laissent prendre plus ou moins dès l’aurore à cette musique peinte ; pour elles, en effet, c’est ce qu’il y a de plus séduisant et de plus facile ; de plus séduisant, puisque les grandes renommées se rattachent à ce mot magique de poésie ; de plus facile, parce qu’on y trouve plus qu’ailleurs des sentiments notés, des enthousiasmes prévus, une grammaire bienveillante et offrant des lisières aux bras débiles. Au jeune âge, la grande prose, la belle prose, comme disait Buffon, effraye avec ses exigences de faits et de pensées, on ne l’aborde