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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/78

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LES RESSUSCITÉS

sentier dans lequel il ne se soit engagé avec lui. C’est un duel de toutes les heures à travers l’histoire, le roman et la philosophie.

Il est un des quatre grands hommes qui ouvrent l’époque moderne. Plus enthousiaste que Walter Scott, moins exclusif que Byron, il est presque de la taille de Gœthe. Il a remis en honneur la littérature à images ; et c’est de lui que datent ces romans artistes où le style cherche à rivaliser avec la peinture et la sculpture, voire même avec la musique, curieuses productions, signées Balzac-Rubens, Gautier-Canova ou Liszt-Janin.

Mais notre travail serait incomplet si, après avoir détaché d’un fond d’or la tête pensive du grand vieillard, après l’avoir assis sur un nuage d’encens, après l’avoir salué éternel et sublime, nous ne dévoilions également ses côtés humains, ses erreurs et ses défaillances. Peser sur le coup de ciseau hasardeux donné à l’Apollon du Vatican, c’est encore une manière de louer l’harmonie inaltérable du reste du corps. Tout génie doit sa dîme à la critique, si rayonnant que soit l’un, si modeste que soit l’autre ; — et l’ombre illustre que j’évoque aujourd’hui serait elle-même la première à