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Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome I.djvu/109

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320
81
des trois avugles

320Mès à tort le tenoit[1] por fol ;
Puis l’esproha d’ève[2] benoite.
Et li borgois[3] forment covoite
Qu’à son ostel[4] fust revenuz.
Lessiez fu, ne fu plus tenuz[5] ;
325Li prestres de sa main le saine[6],
Puis dist : « Avez esté[7] en paine. »
Et li borgois s’est toz cois teus ;
Corouciéz est et moult[8] honteus
De ce qu’il fu si[9] atrapez ;
330Liéz fu quant il fu eschapez ;
A son ostel en[10] vint tout droit.
Cortebarbe dist oreudroit
C’on fet à tort maint home honte.
A tant definerai mon conte[11].

Explicit des .III. Avugles de Compiengne.

  1. 320 — tenoit. C, tiennent.
  2. 321 — l’esproha d’eve. B, l’esparge d’iaue. C, l’espresent d’iaue.
  3. 322 — borgois. B, prestres.
  4. 323 — Qu’à son ostel. B, Que li borjois.
  5. 324 — B, Laissiez et ne fui plus tenuz. — plus. C, mais.
  6. 325-330 — Manquent dans B.
  7. 326 — Avez estés. C, Estet avés.
  8. 328 — est et moult. C, fu molt el.
  9. 329 — qu’il fu si. C, k’ensi fu.
  10. 331 — en. B, s’en.
  11. 334 — B, Ici fenit li miens contes. C, Ensi definera son conte.

    Ce fabliau, bien souvent imité, se divise en deux parties séparées par la bataille des aveugles. La première partie se retrouve dans le Scelta di facezie, dans Sacchetti (nouv. 140), dans les Serées de Bouchet, dans les Contes du sieur d’Ouville, dans Imbert, etc. ; la deuxième partie est racontée à peu près pareille dans les Facétieuses journées de Chappuis, dans la Manière d’avoir du poisson (première repue de Villon, éd. Jannet, 187-190), dans les Facetie de Poncino, dans les Nouveaux contes à rire, etc., etc.