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Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome I.djvu/123

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95
la houce partie

De mon ostel à toz jors mais.
Se ma fame ne veut la pais,
S’ele ne vous veut consentir,
380Aillors vous ferai bien servir ;
Si vous ferai bien aaisier
De coute-pointe et d’oreillier.
Et si vous di, par saint Martin,
Je ne beverai mès de vin
385Ne ne mengerai bon morsel
Que vous n’en aiez del plus bel ;
Et serez en chambre celée
Et au bon feu de cheminée ;
Si aurez robe comme moi.
390Vous me fustes de bone foi,
Par qoi sui riches à pooir,
Biaus douz père, de vostre avoir.
Seignor, ci a bone moustrance[1]
Et aperte senefiance
395Qu’ainsi geta le filz le père
Du mauvès penssé où il ère.
Bien se doivent tuit cil mirer
Qui ont enfanz à marier.
Ne fetes mie en tel manière,
400Ne ne vous metez mie arrière
De ce dont vous estes avant.
Ne donez tant à vostre enfant
Que vous n’i puissiez recouvrer.
L’en ne se doit mie fier,
405Que li enfant sont sans pitié ;
Des pères sont tost anoié

  1. 393 — monstrance, lisez moustrance.