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Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome I.djvu/22

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avant-propos.

bien curieuse et bien positive, c’est la Disciplina clericalis de Pierre Alphonse, et le cadre comme les récits des histoires des Sept Sages ont dû être transmis par les Juifs encore plus que par les Grecs, qui ont eu si peu d’influence sur notre vrai Moyen Âge. En même temps, il y a sur ce point toute une recherche à faire dans le Talmud ; il renferme, écrivait rapidement M. Deutsch et sans y attacher d’importance, beaucoup d’historiettes qu’on retrouve dans les conteurs du Moyen Âge. Il faut des connaissances toutes spéciales pour étudier le Talmud à quelque point de vue que ce soit, mais il serait digne d’un hébraïsant érudit de s’attacher à ce filon et d’en établir l’importance. La solution de la question, c’est-à-dire le vrai passage des contes orientaux en Europe, est peut-être là tout entier. S’ils se trouvent dans le Talmud aussi bien qu’en Perse ou dans l’Inde, c’est le Talmud qui les aura conservés chez les Juifs, et ce sont eux qui, en les écrivant en latin, en ont donné à l’Europe le thème et la matière.

Maintenant il est à remarquer qu’une fois écrits en français et en vers, à l’état individuel de pièces séparées ayant chacune une existence propre, une longueur personnelle, variable et plus développée que dans un recueil de contes, les Fabliaux sont devenus une forme qui reste particulière à la France.

L’Espagne et l’Allemagne, dont l’une a imité et