LXXIII
DES .III. DAMES DE PARIS
à 94 ro.[1]
adis souloient les merveilles
Conter, as festes et as veilles,
Colins, Hauvis, Jetrus, Hersens ;[2]
Or sont à Paris, de touz sens,
Les maisons plaines et les rues
De grans merveilles avenues
A .III. fames nouvelement,
Si com vous l’orrez ja briément,
Se de vous puis estre escoutez.
Haus jours iert et sollempnitez[3]
Con dit des .III. Rois de Couloigne ;
Conter ne vous i veul mençoigne
Fors que droite vérité pure.
Mais onques si faite aventure
En pays du monde n’avint.
L’an c’on dit M. CCC. et vint,
.I. matin, devant la grant messe,
Que la fame Adam de Gonnesse[4]
Et sa niece Maroie Clippe
Distrent que chascune à la trippe
- ↑ LXXIII. — Des .III. Dames de Paris, p. 145.
Le ms. de l’Arsenal porte dans la nouvelle numérotation le no 3525.
Publié par M. Aug. Scheler, Dits de Watriquet de Couvin, 381-390.
- ↑ Vers 3 — Les noms de ces trouvères ne nous sont pas autrement connus.
- ↑ 10-11 — Le jour de l’Épiphanie. — La légende raconte que les rois mages vinrent à Cologne. La cathédrale possède encore une chapelle qui leur est consacrée.
- ↑ 18 — Tous les noms de ce fabliau, qui s’appliquaient sans doute à des personnages de l’époque, ne nous disent rien aujourd’hui. La date (1320) est à remarquer.