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Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome III.djvu/74

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fabliau lxii

Tant exploita li bons vassaus
Que sor le cheval ot .C. saus.
« Ho ! » dist Reniers, « c’est à plentez.
— Certes, ribaus, vous i mentez »,
175Fet li prestres, « il vaut .VII. livres.
— Vous en estes molt bien delivres »,
Ce dit Thibaus, » se Diex me saut ! »
Et li prestres a fet .I. saut.
Si cuide son cheval ataindre,
180De mautalent commence à taindre.
Et dist qu’il[1] ne l’en menront mie.
Là veïssiez grant estormie ;
Au cheval sont venu tuit troi.
Et dist Reniers : « Pas ne l’otroi,
185Vous ne monterez jamès sus. »
A force l’ont bouté en sus,
Tant l’ont ledengié et foulé
A poi qu’il ne l’ont afolé.
Puis prenent le cheval atant.
190A poi ne se vont combatant
De monter chascuns premerains :
Tant l’ont sachié par les lorains
Que bien l’ont estendu .VII. paus.
« Certes », fet Thibaus, « ors crapaus,
195Je monterai premierement. »
Reniers se resqueut fierement,
Et dist que non fera, s’il puet.
« Puisqu’ainsi est, il nous estuet
Geter à plus poins liquels monte.
200Vez là, commencie. — Or les conte »,

  1. 181 — qu’ïl, lisez qu’il.