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Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome VI.djvu/165

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du sixième volume

L’un avec l’autre par mainte heure,
L’un cul dessoubz, l’autre desseure,
Car qui tous deus nous descouvrist
Et nostre couverture ouvrist,
Il n’a valleton ni meschine
De ja puis cy jusqu’an(t) Teruene,
Et fut encores de Laurene,
Qui sçut au quel cul la cuene
Des borses velues pendist.
Tant y [a] rausart, n’entendist.
Or ay je ditte ma parole,
Don j’ay fait que nice et [que] folle. »
Dist l’abbesse : « N’ayés ja honte.
Car je say bien à coy ce monte
Près que vous ausy em partie.
Mès, devant que faizons partie,
L’anel vuil que ayés en garde,
Car je vois bien, panse et regarde
Que cy n’a ne sage ne sot ;
Mès dit avés le plus bel mot,
Et pour ce l’anel je vous livre,
Non pas qu’il soit vostre à delivre,
Tan que bon companion l’orront
Qui le jugement en feront. »
Celle dist : « Dame, je l’autray. »
Puis a mis l’anel en son doy
La dereniere devant tottes ;
Mès puis maintes parolles sottes
Luy ont tottes les autres dit.
Et pour ce vous pri en mon dit
Que vous jugiés sans remanoir
La quelle doit l’anel avoir.

On pourrait rapprocher cette dernière rédaction d’une autre pièce Des .III. Dames, publiée précédemment (IV, 128-132, et V, 32-36), où l’on remarque aussi l’intervention finale d’une abbesse.