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SUR L'ANGLETERRE.

de bonnes lois, mais si on exécute celles qui y sont, car il y a de bonnes lois partout.

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Comme les Anglais ont de l’esprit, sitôt qu’un ministre étranger en a peu, ils le méprisent d’abord, et soudain son affaire est faite, car ils ne reviennent pas du mépris.

Le roi a un droit sur les papiers qui courent[1], et qui sont au nombre d’une cinquantaine, de façon qu’il est payé pour les injures qu’on lui dit.

Comme on ne s’aime point ici, à force de craindre d’être dupe, on devient dur.

Un couvreur se fait apporter la gazette sur les toits pour la lire.


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Hier, 28 janvier 1730 (v. s.), M. Chipin parla dans la Chambre des communes au sujet des troupes nationales ; il dit qu’il n’y avait qu’un tyran ou un usurpateur qui eût besoin de troupes pour se maintenir, et qu’ainsi c’étaient des moyens que le droit incontestable de S. M. ne pouvait pas exiger. Sur les mots de tyran et d’usurpateur, toute la chambre fut étonnée, et lui les répéta une seconde fois ; il dit ensuite qu’il n’aimait pas les maximes hanovriennes… Cela était si vif que la Chambre eut peur de quelque débat, de façon que tout le monde cria aux voix, afin d’arrêter le débat.


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Lorsque le roi de Prusse voulut faire la guerre à Hanovre, on demanda pourquoi le roi de Prusse avait soudain

  1. C’est le timbre des journaux.