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LETTRES FAMILIÈRES.

j’en ai une du 20 septembre 1654, que je vous porterai à mon prochain voyage, ou vous enverrai, qui dit que cette lagune Dubrei est à côté du chemin qui va de Saucats à Lognan, et que les officiers de l’île Saint-Georges ont tenu leurs assises au côté du midi de cette lagune ; ainsi voilà ma lagune Dubrei nommée et placée.

On est malheureux avec des gens qui ne cherchent pas la vérité, qui parlent sans savoir ce qu’ils disent, et agissent sans savoir ce qu’ils font. Je serois bien aise que vos affaires vous permissent de vous transporter bientôt sur les lieux, afin que je sache ce que je dois faire ; car je suis las de griffonner du papier timbré avec un homme qui n’est point ma partie, avec qui je ne puis jamais avancer ni reculer, et qui, sans intérêt, se fait champion de l’Hôtel de Ville contre moi.

Je vous prie de me faire communiquer l’acte d’anoblissement des cent journaux[1] fait en faveur de M, Licterie l’avocat, aussi bien que le procès-verbal du plantement de bornes, fait par M. Roquette ; il serait bon que je l’eusse, afin que sur les lieux je pusse le débattre.

J’ai l’honneur d’être, Monsieur, avec toute sorte de considération et d’attachement, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Montesquieu.


À La Brède, ce 12 février 1712.
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  1. Journaux de terre.