Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t7.djvu/269

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
251
LETTRES FAMILIÈRES.

J’enverrai l’argent que vous me marquerez, et vous me donnerez la lettre.

Je vous salue et embrasse de tout mon cœur. Mes compliments chez vous ; j’ai l’honneur de vous saluer de tout mon cœur.


Montesquieu.


À Bordeaux, ce 19 de mars 1710.


_______


LETTRE XXIX.


À MONSEIGNEUR CERATI.


À PISE.


J’ai reçu votre lettre bien tard, Monseigneur, car elle est datée du 10 janvier, et je ne l’ai reçue que le 5 mai[1] à Bordeaux, où je suis depuis un mois, et où je resterai trois ou quatre autres. Promettez-moi, protestez-moi, et jurez-moi que, si je ne suis pas à Paris quand vous y passerez, vous viendrez me voir à Bordeaux, et vous prendrez cette route en retournant en Italie. Je l’ai mandé à Niccolini ; il ne s’agit que de faire les deux côtés du parallélogramme au lieu de la diagonale, et vous verrez la France ; au lieu que, si vous traversez par le milieu du royaume, vous ne verrez que Paris, et vous ne verrez pas votre ami. Mais je dis tout cela en cas que je ne sois pas à Paris. Quand vous y serez, je vous en ferai les honneurs, soit que j’y sois, ou que je n’y sois pas, et je vous introduirai sur le mont

  1. Peut-être faut-il lire mars. Voyez la lettre du 6 mars 1740.