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Page:Montesquieu - Le Temple de Gnide, 1824.djvu/29

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des regards qui portent à peine, et se tourne du côté des Grâces.

Dans un autre tableau, on voit Junon qui fait la cérémonie du mariage. Vénus prend la coupe pour jurer à Vulcain une fidélité éternelle : les dieux sourient, et Vulcain l’écoute avec plaisir.

De l’autre côté, on voit le dieu impatient qui entraîne sa divine épouse ; elle fait tant de résistance, que l’on croirait que c’est la fille de Cérès que Pluton va ravir, si l’œil qui voit Vénus pouvait jamais se tromper.

Plus loin de là, on le voit qui l’enlève pour l’emporter sur le lit nuptial. Les dieux suivent en foule. La déesse se débat et veut échapper des bras qui la tiennent. Sa robe fuit ses genoux ; la toile vole ; mais Vulcain répare ce beau désordre, plus attentif à la cacher, qu’ardent à la ravir.

Enfin, on le voit qui vient de la poser sur le lit que l’Hymen a préparé : il l’enferme dans les rideaux, et il croit l’y tenir pour jamais. La troupe importune se retire ; il est charmé de la voir s’éloigner. Les déesses jouent entre elles ; mais les dieux paraissent tristes ; et la tristesse de Mars a quelque chose d’aussi sombre que la noire jalousie.

Charmée de la magnificence de son temple, la