Aller au contenu

Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 1.djvu/411

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
237
Liv. VIII. Chap. VII.

une tête de Méduse sur sa poitrine[1] lorsqu’il prend cet air menaçant & terrible que Commode faisoit donner à ses statues[2].

Le principe de la monarchie se corrompt, lorsque des ames singuliérement lâches, tirent vanité de la grandeur que pourroit avoir leur servitude ; & qu’elles croient que ce qui fait que l’on doit tout au prince, fait que l’on ne doit rien à sa patrie.

Mais, s’il est vrai (ce que l’on a vu dans tous les temps), qu’à mesure que le pouvoir du monarque devient immense, sa sureté diminue ; corrompre ce pouvoir, jusqu’à le faire changer de nature, n’est-ce pas un crime de lese-majesté contre lui ?




CHAPITRE VIII.

Danger de la corruption du principe du gouvernement monarchique.


L’inconvénient n’est pas lorsque l’état passe d’un gouvernement modéré à un gouvernement modéré ;

  1. Dans cet état, le prince savoit bien quel étoit le principe de son gouvernement.
  2. Hérodien.