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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 1.djvu/572

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De l’esprit des Lois,

vées, ne seroit point coupable de lese-majesté. Les empereurs Sévere & Antonin écrivirent à Pontius[1] que celui qui vendroit des statues de l’empereur non consacrées, ne tomberoit point dans le crime de lese-majesté. Les mêmes empereurs écrivirent à Julius Cassianus, que celui qui jetteroit, par hazard, une pierre contre une statue de l’empereur, ne devoit point être poursuivi comme criminel de lese-majesté[2]. La loi Julie demandoit ces sortes de modifications : car elle avoit rendu coupables de lese-majesté, non seulement ceux qui fondoient les statues des empereurs, mais ceux qui commettoient quelque action semblable[3] ; ce qui rendoit ce crime arbitraire. Quand on eut établi bien des crimes de lese-majesté, il fallut nécessairement distinguer ces crimes. Aussi le Jurisconsulte Ulpien, après avoir dit que l’accusation du crime de lese-majesté ne s’éteignoit point par la mort du coupable, ajoute-t-il, que cela ne re-

  1. Voyez la loi 5. §. 1. ss. ad leg. Jul. maj.
  2. Ibid.
  3. aliudve quid simile admiserint. Leg. 6. ss. ad leg. Jul. maj.