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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 2.djvu/229

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Liv. XIX. Chap. X.


Le caractere des Chinois forme un autre mélange, qui est en contraste avec le caractere des Espagnols. Leur vie précaire[1] fait qu’ils ont une activité prodigieuse, & un désir si excessif du gain, qu’aucune nation commerçante ne peut se fier à eux[2]. Cette infidélité reconnue leur a conservé le commerce du Japon ; aucun négociant d’Europe n’a osé entreprendre de le faire sous leur nom, quelque facilité qu’il y eût à l’entreprendre par leurs provinces maritimes du nord.




CHAPITRE XI.

Réflexions.


Je n’ai point dit ceci pour diminuer rien de la distance infinie qu’il y a entre les vices & les vertus : à Dieu ne plaise ! J’ai seulement voulu faire comprendre que tous les vices politiques ne sont pas des vices moraux, & que tous les vices moraux ne sont pas des vices politiques ; & c’est ce que ne doivent point ignorer ceux qui font des lois qui choquent l’esprit général.

  1. Par la nature du climat & du terrain.
  2. Le Pere du Halde, tom. II.