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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 2.djvu/231

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Liv. XIX. Chap. XII.

approchent plus des lois : ainsi il faut qu’un prince ou un législateur y choque moins les mœurs & les manieres que dans aucun pays du monde.

Les femmes y sont ordinairement enfermées, & n’ont point de ton à donner. Dans les autres pays où elles vivent avec les hommes, l’envie qu’elles ont de plaire, & le désir que l’on a de leur plaire aussi, font que l’on change continuellement de manieres. Les deux sexes se gâtent, ils perdent l’un & l’autre leur qualité distinctive & essentielle ; il se met un arbitraire dans ce qui étoit absolu, & les manieres changent tous les jours.




CHAPITRE XIII.

Des manieres chez les Chinois.


Mais c’est à la Chine que les manieres sont indestructibles. Outre que les femmes y sont absolument séparées des hommes, on enseigne dans les écoles les manieres comme les mœurs. On connoît un lettré[1] à la façon aisée dont il fait la révérence. Ces choses une

  1. dit le Pere du Halde.