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Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 2.djvu/246

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De l’esprit des Lois,


CHAPITRE XXII.

Continuation du même sujet.


Quand un peuple a de bonnes mœurs, les lois deviennent simples. Platon[1] dit que Radamante, qui gouvernoit un peuple extrêmement religieux, expédioit tous les procès avec célérité, déférant seulement le serment sur chaque chef. Mais, dit le même Platon[2], quand un peuple n’est pas religieux, on ne peut faire usage du serment que dans les occasions où celui qui jure est sans intérêt, comme un juge & des témoins.




CHAPITRE XXIII.

Comment les lois suivent les mœurs.


Dans le temps que les mœurs des Romains étoient pures, il n’y avoit point de loi particuliere contre le péculat. Quand ce crime commença à paroître, il fut trouvé si infame, que

  1. Des lois, liv. XII.
  2. Ibid.